Bahrein |
Les Grooms à Bahrein - 2 et 3 mai 2007 Spectacle « La Baronnade » et « La flûte en chantier »
C'est le très sympathique Olivier Huynh-Van qui dirige l'alliance française qui nous contacte pour venir jouer sur cette petite île du golfe persique. Depuis quelques années, nous étions en contact sans réussir à concrétiser. La raison de notre venue est la « French week » : de nombreuses festivités liées à la France sont organisées dans le royaume : concerts, cours de cuisine française, conférences, films... Première incursion des Grooms dans le golfe d'où une certaine excitation. Nous avons 2 représentations prévues : « La Flûte en chantier" à l'Hôtel Intercontinental pour l'ouverture du festival et "La Baronnade" dans 3 centre commerciaux différents. Nous sommes logés dans un magnifique hotel 5 étoiles avec un luxe hallucinant. Les repas sont gargantuesques, il y a une piscine, un centre de fitness, des lits "king size", des peignoirs dans chaque chambre, etc... C'est bien agréable meme si je culpabilise car tout ça n'est ni n'est très écologique ni très moral : des gens meurent de faim en Irak à quelques kilomètres de là et la planète se meurt de toute cette climatisation. L'hôtel est dirigé par un français qui vient nous accueillir dans le lobby à notre arrivée. Il sponsorise le festival et offre les chambres gratuitement. Un tel accueil nous touche. La chaleur est suffocante à l'extérieur : il doit faire 40°C et toute promenade est une épreuve redoutable. Il faut marcher le plus lentement possible pour ne pas finir trempé de sueur en 5 minutes. De toutes façons, il n'y a pas énormément de choses à voir dans le centre de la ville : c'est une série de grands immeubles climatisés et de centre commerciaux à l'américaine gigantesques. Bahrein est une petite île reliée à l'Arabie Saoudite par un immense pont. C'est en fait le "bordel" des saoudiens qui viennent y boire de l'alcool et y trouver des prostituées. Tous les WE, des hordes d'hommes habillés de blanc comme dans Tintin envahissent donc les hôtels de luxe. Notre hôte nous traite royalement en nous organisant des visites de l'île : nous allons nous promener dans le desert où des milliers de pipe-line entrelacés enlaidissent tout (il n'y a plus de pétrole à Bahrein donc ils se spécialisent dans le raffinage), nous allons à la mer où les gens se baignent tout habillés, nous allons dans des quartiers traditionnels avec de somptueuses maisons arabes transformées en musée. Il fait tellement chaud que personne n'ose se promener dans les rues à part ces fous de Français !!! L'ile possède même son circuit de Formule 1...
2 mai : "La flûte en chantier" à l'Hôtel Intercontinental Malgré tous mes efforts pour ne pas jouer "La flûte en chantier" mais "La baronnade", le directeur de l'Alliance ne veut pas céder et nous impose ce spectacle. Je ne pense pas qu'il soit approprié car nous devons nous produire dans les salons de l'hôtel pendant le cocktail d'ouverture de la "French week". Les invites sont triés sur le volet et nous sommes bien loin du théâtre de rue ouvert à tous. Nous demandons de pouvoir jouer avant l'ouverture du buffet (totalement pantagruélique) mais l'autorisation est refusée. Les gens vont avoir envie de boire et de manger et pas d'écouter de la musique classique. « La flûte » sera donc jouée dans l'hôtel devant des brochettes de VIP et de cheiks arabes en tenue. Hors de question également pour le public de s'asseoir par terre comme nous avons l'habitude de le faire. Nous essuyons les plâtres car jamais les Arts de la rue ne sont arrivés jusqu'ici... Le début du spectacle se passe bien. Les invités sont intéressés et suivent plus ou moins le spectacle sur leurs chaises. C'est un peu Versailles : quand le grand Cheikh membre de la famille royale apprécie, tout le monde apprécie ! Mais les choses se gâtent vite lorsque nous essayons d'organiser une déambulation. C'est alors un échec total.... Personne ne veut nous suivre et nous nous retrouvons alors seuls avec le directeur de l'Alliance comme seul spectateur dans le hall de l'hôtel pour la deuxième partie. Quelle honte !!! Nous décidons de changer tout notre scénario en catastrophe pour la 3ème partie en retournant dans la salle où les convives se restaurent. Le bruit de fond est assourdissant et le public plus clairsemé qu'au début. Les gens mangent, rigolent, se lèvent et papotent sans se soucier de notre spectacle. Nous arrivons tout de même à attirer l'attention d'une vingtaine de spectateurs qui nous suivront jusqu'au bout. C'est finalement une sensation de gâchis qui prend le dessus : tout ce voyage pour en finir là.... Certains Grooms disent que nous n'aurions jamais dû accepter de venir présenter ce spectacle dans de telles conditions. Nous avons cédé car le voyage nous attirait. Ce furent les mêmes problèmes au Liban en 2006 dans l'hôtel Al Bustan. Conclusion : « La flûte en chantier » est un spectacle de rue et non un spectacle d'hôtel de luxe...
3 mai : « La baronnade » dans 3 centres commerciaux Les centres commerciaux sont les lieux de vie les plus importants dans les pays du Golfe. C'est pour cette raison que ces lieux de représentation sont choisis. Nous allons peut-être pouvoir prendre notre revanche sur la catastrophe de la veille... Alors que nous n'avions croisé que très peu de femmes, nous en apercevons de très nombreuses dans ces centres. Il y a d'ailleurs de nombreux magasins de tchadors : des très stricts, des coquins, des sexys... Il paraît que c'est dans cette région du monde qu'on achète le plus de dessous féminins. Même si les femmes sont voilées, leur regard de braise est très évocateur... Les représentations se passent bien. On arrive à se rapprocher tout près de femmes voilées. Laurent réussit même à réciter un poème au creux de l'oreille d'une femme en noir ! Plus ça va et plus on est décontractés : le dernier set est débridé et la sécurité est obligée d'intervenir pour repousser le public qui se masse autour de nous. Malgré une flûte difficile, Bahrein reste un très bon souvenir : l'accueil chaleureux du directeur de l'alliance y a été pour beaucoup ainsi que la gentillesse de nos hôtes et le respect qu'ils eurent à notre égard. Notre représentation dans le centre commercial restera un moment d'anthologie groomesque. Un tournée est prévue au Koweit en mars 08 pour reproduire la même formule : la France à l'assaut des Koweitiennes.... |