Nouvelle Zélande

 

Les Grooms en Nouvelle Zélande

17 au 26 mars 2017

 

Un ami et programmateur de festivals anglais nommé Bill Gee nous informe en avril 2016 que notre groupe serait susceptible d'intéresser un programmateur néo-zélandais. Nous contactons alors immédiatement cet autre programmateur (Drew James) et les négociations commencent pour le printemps 2017, soit un an avant la tournée. Des centaines de mails seront échangés et Drew James viendra même nous écouter en Allemagne en août 2016. Il accepte de payer les cachets, l'hébergement et la nourriture mais ne peut payer les transports. Nous devons nous débrouiller pour les financer.

Nous remplissons alors des dossiers auprès de la SPEDIDAM et de l'Institut Français pour arriver à financer les voyages (nous sommes 10 musiciens). Nous connaissons alors de grands moments de stress car les réponses arrivent entre février et mars pour un départ le 14 mars. Nous réservons donc les billets d'avion alors que nous ne sommes pas sûrs qu'ils seront payés. Et il y en a pour plus de 10 000 euros.

Un grand bonheur nous atteint quand nous apprenons que les 2 organismes acceptent de nous soutenir (Spedidam et Institut Français).

Le choix des musiciens est également compliqué car tout le monde ne peut pas être du voyage. Ce sont des décisions cornéliennes mais les susceptibilités sont finalement ménagées.

Nous allons jouer dans 3 festivals différents :

- Auckland Arts Festival : www.aaf.co.nz

- Capital E National Arts Festival : www.capitale.org.nz/portfolio-posts/un-roi-arthur/

- Cuba Dupa Street Festival : www.cubadupa.co.nz/?post_type=marcato_artist

 

Auckland Arts Festival : 17 au 19 mars 2017

Le voyage est harassant avec 25 heures de vol qui nous fatiguent énormément. Et nous devons jouer moins de 24 heures après notre arrivée. Heureusement nous sommes bien logés et l'accueil du festival est parfait.

Le lieu de jeu est un petit jardin en plein centre d'Auckland où une scène a été installée. Malheureusement il y a peu de public mais celui-ci est très réceptif : on a jamais vu un groupe de musique de la sorte en Nouvelle-Zélande !

Auckland est une ville extrêmement métissée avec 30% de Chinois. Les enfants asiatiques adorent danser et nous avons droit à de magnifiques scènes d'improvisations avec eux.

Nous collaborons avec une chanteuse recrutée localement : son nom est Emma Sloman. Elle est très compétente, très dynamique et prête à tout. Elle accepte de se déguiser en fausse joggeuse ! Nous allons passer de formidables moments à ses côtés.

Le décalage horaire est difficile à supporter et nous sommes tous endormis sur les canapés entre les sets de jeu...

Une réception est organisée en notre honneur un soir avec toute l'équipe du festival. Ils sont tous sympathiques et accueillants : Auckland est une ville qui ne connaît pas la crise et la croissance est partout. Le festival qui était organisé tous les deux ans vient de passer en un festival annuel.

Le dernier soir, nous allons jouer sur le port et nous prenons énormément de plaisir à jouer avec les passants ravis de notre présence.

 

Capital E National Arts Festival : 21 au 24 mars

Nous quittons Auckland pour Wellington.

Après avoir joué dans la rue, nous jouons sur la scène de l'opéra de Wellington pour un festival destiné uniquement aux enfants.

Nous présentons le spectacle « Un roi Arthur » qui est une adaptation de l'opéra de Henry Purcell (1691).

Nous avons fait fabriquer une partie des décors sur place pour ne pas avoir à les transporter. Tout a été magnifiquement préparé pour nous.

Par chance, le directeur technique est français. C'est un ancien punk du nom de Ollivier Ballester qui a immigré depuis 18 ans en Nouvelle Zélande.

Pendant le raccord la veille de la première, toute l'équipe du festival est dans la salle pour voir ce que vont faire les « frenchys ». Il faut dire que les négociations ont été un peu difficiles en amont avec interdiction de faire la scène où un comédien est en string (pas de nudité en Nouvelle Zélande), avec interdiction de faire la scène de beuverie où les comédiens boivent de la bière sur scène (pas d'alcool sur scène en Nouvelle Zélande), avec interdiction d'utiliser des « claques doigts » (pas d'artifices en Nouvelle Zélande).

Une metteuse en scène a été engagée spécialement pour adapter notre spectacle à la Nouvelle Zélande (alors que nous n'avions rien demandé). Heureusement elle est adorable et nous demande d'effectuer quelques petits changements.

Sauf qu'à chaque représentation elle revient vers nous pour nous faire des commentaires et changer des bouts du spectacle. Nous acceptons volontiers au départ puis cela devient compliqué.

Le festival nous fait savoir qu'il n'y a pas d'argent public dans ce festival et qu'il faut vendre un maximum de tickets : nous devons être le plus drôle possible et surtout couper toutes les scènes jugées trop lentes.

Nous ne sommes pas d'accord et nous le faisons savoir. Après avoir accepté de multiples modifications, nous mettons le « hola » et refusons d'aller plus loin. Le spectacle est tel qu'il est et nous ne changerons plus rien.

Heureusement, la directrice est compréhensive et entend nos arguments. Tout se termine finalement très bien.

Les enfants sont incroyablement à l'écoute et nous paraissent bien mieux éduqués qu'en France.

 

Cuba Dupa Street Festival : 25 et 26 mars

La fatigue commence à se faire sentir : nous jouons tous les jours depuis presque dix jours et les organismes sont fatigués.

Nous intervenons avec une chorale locale. Ils sont adorables et ont très envie de s'amuser avec nous. Nous avons appris un de leur morceau et ils ont appris un de nos morceaux

Ce festival se déroule dans une rue mythique de Wellington (Cuba Dupa street) remplie de bars et de restaurants. On se croirait un peu à New York dans les années 70 avec beaucoup de hippies et de gens qui prennent le temps de vivre.

Sur deux jours vont se dérouler 280 spectacles et concerts !!!!

Autant dire qu'il est quasiment impossible de s'entendre tellement le bruit est assourdissant. Et nous ne sommes pas amplifiés...

La cérémonie d'ouverture est grandiose : nous collaborons avec un orchestre maori et ceux-ci nous font une cérémonie d'accueil avec Haka et danse furieuse.

Quand vient le moment de notre premier set, il est très difficile de jouer tellement le vacarme est total aux alentours. Par miracle, nous trouvons une cour isolée du bruit dans laquelle nous nous réfugions. C'est là que nous allons faire la plupart de nos prestations.

A nouveau nous rencontrons un public fervent et ébahi qui n'a jamais vu un orchestre comme le nôtre. Ils sont extrêmement réceptifs et adorent les arts de la rue.

Nous pensons que le théâtre de rue a un bel avenir dans ce pays.

Le dernier set est très poignant et nous sommes tous très émus de quitter ce pays incroyable. Nous offrons un verre à tous ceux qui ont fait partie de l'aventure : les musiciens, la chorale et l'équipe du festival.

Nous tenons à remercier chaleureusement la SPEDIDAM, l'Institut Français et la Région Centre Val de Loire sans lesquels jamais cette tournée n'aurait été possible. Nous avons passé des moments magiques dans ce pays et nous espérons pouvoir retourner en Océanie au plus vite (Australie). Des contacts ont été pris et nous allons essayer de les mener à bout.

 

Christophe RAPPOPORT

Trompettiste du groupe Les Grooms

LES GROOMS EN NOUVELLE ZELANDE

17 au 26 mars 2017
 

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